Aujourd'hui, la Commission européenne a présenté sa stratégie pour le marché unique - son plan pour stimuler la compétitivité, la résilience et l'autonomie stratégique d'ici 2030. Pour les socialistes et démocrates, le renforcement de la compétitivité du marché unique de l'UE doit aller de pair avec l'amélioration de la vie des citoyens. Il s'agit notamment de garantir des niveaux élevés de protection des droits des consommateurs et des travailleurs, de réduire les obstacles commerciaux injustifiés, de promouvoir des normes sociales élevées, d'améliorer l'accès des PME au marché unique, de favoriser la cohésion territoriale et l'égalité des chances, et de soutenir une économie durable.
Les S&D regrettent que, malgré l'inclusion de quelques initiatives importantes, telles que la reconnaissance des qualifications professionnelles, la numérisation des procédures pour réduire la paperasserie ou la dimension sociale et environnementale des marchés publics, la stratégie globale semble placer le profit et les grandes entreprises avant les droits des consommateurs et des travailleurs, réduisant ainsi les protections existantes pour les personnes.
Les S&D ont toujours été ouverts à l'idée de veiller à ce que les lois européennes soient simples et applicables de manière efficace. Toutefois, nous n'accepterons jamais un exercice de simplification qui pourrait mettre en péril la justice sociale, le développement économique équitable - en particulier pour les petites entreprises - et une numérisation significative comme fondement d'un marché unique qui profite réellement à tous. Pour nous, le marché intérieur doit améliorer la vie des gens ; il doit renforcer leur bien-être et leur protection.
Gaby Bischoff, vice-président S&D pour l'économie durable et l'Europe sociale, a déclaré :
"La protection des droits des travailleurs ne peut être considérée comme un exercice bureaucratique. Nous regrettons que, sous couvert de 'simplification', la Commission européenne trahisse une fois de plus les normes européennes pour lesquelles nous nous sommes battus au cours des mandats précédents. Les droits des travailleurs et les droits sociaux ne peuvent pas être évalués uniquement du point de vue de la facilité à faire des affaires dans le marché unique ; dans ce cas, la Commission semble céder à la pression des entreprises.
"Aujourd'hui, environ 5 millions de travailleurs sont détachés dans d'autres États membres. La directive européenne sur le détachement des travailleurs a permis d'établir le principe essentiel du marché unique, à savoir "un salaire égal pour un travail égal au même endroit". L'UE doit garantir la protection des travailleurs mobiles, quelle que soit leur origine.
"Nous émettons également de fortes réserves quant à l'établissement d'un28e régime pour la création et l'exploitation d'une entreprise dans le marché unique. Cette initiative ne devrait en aucun cas inclure le droit du travail. Elle ne doit pas conduire à miner la démocratie au travail ou à affaiblir la protection des travailleurs. La Commission doit affirmer clairement qu'elle ne présentera pas de proposition susceptible d'entraîner une pression à la baisse sur les règles nationales et la protection des travailleurs."
Laura Ballarin, eurodéputée S&D et coordinatrice de la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs, a déclaré :
"Nous partageons le diagnostic et soutenons l'approche de la Commission : simplifier les règles, réduire les barrières internes injustifiées, développer et numériser les procédures. Trente ans après sa création par Jacques Delors, le marché unique européen a besoin d'un nouvel élan pour faire face aux défis géopolitiques actuels, notamment pour renforcer nos économies en réduisant nos barrières internes, qui représentent les droits de douane les plus élevés auxquels nous sommes confrontés. Un véritable marché unique duXXIe siècle doit garantir non seulement la compétitivité, mais aussi la cohésion, la protection des droits et la durabilité.
"La stratégie du marché unique doit également se traduire par des droits réels pour les personnes et des opportunités pour les PME, et pas seulement pour les grandes entreprises. Pour cela, il est essentiel de se concentrer sur trois priorités principales. Premièrement, faire pression pour obtenir des avantages tangibles pour les citoyens et les consommateurs. Deuxièmement, accompagner cette stratégie d'un renforcement de la cohésion territoriale afin de mettre tous les territoires sur un pied d'égalité et de garantir l'égalité d'accès et d'opportunités sur le marché intérieur européen. Et troisièmement, assurer une gouvernance forte et équitable du marché unique, en exigeant la coresponsabilité des États membres et en mettant l'accent sur les PME, en leur offrant la sécurité juridique, la liberté et la capacité d'opérer.