La commissaire désignée Sylvie Goulard n’a pas réussi à convaincre les Socialistes & Démocrates lors de son audition de ce 2 octobre. En conséquence, ceux-ci demanderont des précisions supplémentaires.

Christel Schaldemose, eurodéputée et porteparole S&D pour le marché intérieur, a déclaré ceci :

« La nomination de Sylvie Goulard soulève de nombreuses questions. Le fait qu’elle fasse toujours l’objet d’enquêtes judiciaires lancées par la France et par l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF), au sujet d’un éventuel emploi fictif d’une assistante parlementaire, nous préoccupe en particulier. »

« Le cas semble être suffisamment grave puisqu’il a provoqué sa démission du poste de ministre française de la Défense. Si elle est mise en examen une fois nommée commissaire, cela risque d’affaiblir la Commission dans son ensemble. Or, nous voulons une commissaire disponible à 100 %, capable de se consacrer entièrement à l’exercice de sa fonction. »

Biljana Borzan et Ismail Ertug, viceprésidents du Groupe S&D et responsables respectivement du marché intérieur et de la politique industrielle, ont ajouté ce qui suit :

« Sylvie Goulard n’a pas été en mesure de donner des réponses spécifiques. Cela est peut-être dû au fait que son portefeuille est démesuré. »

« En effet, elle devra promouvoir le marché unique, élaborer une stratégie à long terme pour l’industrie européenne en tenant compte de la numérisation et, parallèlement, prendre en charge la politique européenne de défense, de sécurité et relative à l’espace. Sans oublier le secteur audiovisuel ! Si elle dispose d’une grande expérience de la politique européenne, nous estimons toutefois que qui trop embrasse mal étreint. »

« Nous sommes inquiets au sujet de sa capacité à établir des priorités entre ses différents domaines de responsabilité. L’étendue du portefeuille risque de poser des problèmes de coordination, de prise d’initiatives sur pied d’égalité dans les trois DG supervisées, tout en maintenant l'excellence de son mode opératoire. Nous voulons en particulier nous assurer qu’elle consacrera suffisamment de temps au secteur audiovisuel. Celui-ci subit en effet la dure pression de la numérisation, des nouveaux acteurs du marché et de la concurrence. »

« En matière de politique industrielle, nous avons des doutes sur sa capacité à changer la donne. De plus, nous ne détectons dans ses réponses écrites aucune trace d’une nouvelle stratégie cohérente, susceptible de dépasser l’approche en vase clos de la Commission actuelle. De trop nombreuses initiatives dépendront de trop nombreux commissaires différents, sans rationalisation. Le danger que rien ne changera est très réel. »

Eurodéputés impliqués
Cheffe de délégation
Viceprésidente
Croatie
Cheffe de délégation
Coordinatrice
Danemark